domingo, 21 de diciembre de 2008

Lettre à mes enfants

Rosana Ricárdez

Moi, moi… moi, je ne vais pas me présenter parce que je suis sûre que vous auriez de préjugés. Cela dit, je vous jure que j´existe partout. Je suis omniprésente. J´ai fait la base pour que les dix commandements existent. Je fais toujours partie des fêtes, d´ici comme d´ailleurs. Je soulage le monde. Parfois les personnes m´appellent Chaos mais à y réfléchir, elles changent d´avis et me trouvent merveilleuse, une déesse. Je suis la mère de mes enfants, j´habite parmi vous et rien ne me dépasse. Certes, je ne contrôle pas tout, mais c´est plutôt une concession que je vous ai offert dès le commencement. Vous, mes chers enfants, vous avez la liberté, même si elle est conditionnée par votre peau d´agneau, même si jusqu´à maintenant vous n´êtes jamais arrivés à en profiter, même si vous vous faits toujours du mal, si vous vous tuez, si vous vous interdisez la parole. Silence ! L´anarchie, c´est moi !
Depuis toujours les gens m´appellent Diable mais, les pauvres !, ils ne se rendent compte —à cause de leur cœurs endurcis— que je suis une femme : sa malédiction, sa maudite déesse, sa diablesse.
Vous aviez déjà deviné ? Oh, mes enfants, ma pauvre et irrémédiable humanité !

Des jeux d´enfants

Rosana Ricárdez

Moi, Julio, dit le rigolo, je vais vous raconter ce qui m´est arrivé ce jour-là. Voici mon témoignage.
Ce jour-là, on a commencé assez tôt. On était dix. C´était presque Noël et les maisons étaient remplies de lumières, de petites lumières scintillantes. Le comédien était arrivé et les autres invités aussi : le Président du village, les députés, les dames de société… tous. Au début, cela n´était qu´un jeu d´enfants mais peu à peu, cela est devenu l´enfer. Le comédien n´arrivait pas à entretenir son public, ce public qui, la fête des Saints terminé, avait trouvé sous les effets de l´alcool le seul confort à leur vie. Tous ivres, ils avaient besoin d´un spectacle beaucoup plus fort que celui offert par dix enfants qui se battaient sur la scène pour des bonbons.
C´était à ce moment que le comédien nous a obligés à nous débarrasser de nos vêtements. Quelques instants passés, il a changé d´avis et nous a obligé à nous déshabiller peu à peu, sous ces regards inconnus. Et sous ces regards inconnus, on est devenus les victimes d´un jeu, de leur jeu. L´enfer était là, sur la Terre, sur cette terre et sur nos épaules. Chaque invité a pris un enfant et l´a enfoncé dans les pénombres de différentes chambres. On était dix, on avait entre douze et quatorze ans, on était des enfants. Une demi-heure passée il n´y avait rien, rien n´est resté de nous. On n´a jamais abandonnés ces chambres où on a été amenés, on n´est jamais revenus.
Le journaliste nous a posé beaucoup de questions mais il n´a pu rien faire, même si on lui avait tout dit. Le lendemain à la « une » on trouvait : « Les jeux d´enfants pour s´amuser cet été ». J´étais anéanti mais, au moins, j´étais encore vivant.

martes, 16 de diciembre de 2008

Manual para pequeños aprendices

Rosana Ricárdez

Te hablaré de la vida: Caos nació hace muchos años, en los años en que la vida comenzaba.
En esos años en que la vida cobraba forma, Caos se inmiscuyó en cada rincón de la Tierra. Sin percatarse, las sombras comenzaron a vivir con él.
Desde entonces, la Tierra tiene forma, en ella hay vida y esas sombras en ella se deleitan.
Yo no me llamo vida, sólo soy forma y Caos no me pertenece.