jueves, 29 de mayo de 2008

Le principe "pollueur-payeur" entre dans le droit français




LE MONDE 29.05.08 08h35 • Mis à jour le 29.05.08 08h50

Les sénateurs ont adopté, mercredi 28 mai, le projet de loi sur la responsabilité environnementale (LRE), présenté en urgence par le gouvernement. Ce texte – dont chaque Chambre ne fera par conséquent qu'une lecture – est une transposition d'une directive européenne de 2004. La France aurait dû se mettre en conformité avec celle-ci au plus tard le 30 avril 2007. Menacé d'une amende par la Commission européenne, Paris a voulu se mettre en règle avant de prendre la présidence de l'Union, le 1erjuillet. Au risque de se voir accuser d'avoir escamoté le débat, par des élus de la majorité comme de l'opposition.
La nouvelle loi donne corps au principe "pollueur-payeur", introduit dans la Charte de l'environnement en 2005. Elle prévoit qu'une entreprise reconnue responsable de graves dommages à l'environnement devra désormais financer les mesures de prévention ou de réparation des dégâts, lesquels étaient jusqu'alors, le plus souvent, à la charge de l'Etat. La loi place sous sa protection les espèces et les habitats protégés, les eaux de surface et les sols qui pourraient être pollués par toute activité industrielle, à l'exception du transport d'hydrocarbures et du nucléaire, couverts par des conventions internationales. "Le temps de l'impunité en matière d'atteintes à la nature est désormais révolu, la loi sur la responsabilité environnementale est un levier puissant pour améliorer les comportements", s'est félicitée la secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. MANQUE DE MOYENS DE L'ETAT Pour autant, certains regrettent que le gouvernement n'ait pas, dans le prolongement du Grenelle de l'environnement, élevé le niveau d'ambition de la directive, en étendant, par exemple, la définition de l'exploitant à la société mère. "Le président de la République lui-même s'était engagé, dans son discours du 26 octobre 2007, à étendre la responsabilité des sociétés mères à leurs filiales, a déploré la sénatrice UMP Fabienne Keller. Rien ne s'opposait à ce que nous l'introduisions, nous aurions gagné en crédibilité pour porter cette question au niveau européen." Le gouvernement a préféré renvoyer le sujet au niveau communautaire, assurant qu'il profiterait de la présidence française pour interpeller les autres membres de l'Union. Le souci "de ne pas introduire de distorsion de concurrence" pour les entreprises françaises, rappelé à plusieurs reprises par le rapporteur du projet, Jean Bizet (UMP), a largement guidé la rédaction du projet de loi, que les élus de l'opposition ont qualifié de "transposition a minima". L'amendement visant à contraindre les entreprises à provisionner ou à assurer le risque d'accident environnemental, défendu par Odette Herviaux (PS) et Fabienne Keller, a été rejeté. "C'est regrettable, a déploré la sénatrice UMP. Fixer un prix aux risques environnementaux permet de progresser, car les entreprises sont incitées à modifier leur comportement." Une telle disposition aurait permis, en outre, la solvabilité des entreprises au moment de payer les réparations. En transposant la directive, en 2007, l'Espagne avait fait le choix d'introduire une garantie financière obligatoire. Le préfet sera au cœur de la nouvelle police administrative puisqu'il sera chargé de s'assurer que les entreprises agissent en conformité avec la loi. La fédération écologiste France Nature Environnement (FNE) s'inquiète cependant du manque de moyens de l'Etat. "Il existe près de 500 000 installations dites à risque pour 1 146 inspecteurs, dont le rythme de passage sur les sites les plus dangereux est en moyenne d'une fois tous les dix ans", rappelle Arnaud Gossement, son porte-parole. Il est également à craindre, selon ce dernier, que, faute de moyens, "l'évaluation des dommages ne repose que sur la seule appréciation des entreprises". Enfin, lors de la discussion, les sénateurs ont décidé d'accorder aux collectivités territoriales le droit de s'adresser aux tribunaux pour demander réparation des atteintes à leur environnement. Les députés devraient se pencher sur le projet de loi dans les prochains jours.

Chronologie:
1993 : Livre vert de la Commission européenne sur la réparation des dommages causés à l'environnement.
2002 : projet de directive sur la responsabilité environnementale. Adoption par le Conseil et le Parlement en 2004
2005 : la France intègre la Charte de l'environnement dans sa constitution. L'obligation de réparer les dommages à l'environnement est posée.
Avril 2007 : dépôt du projet de loi sur la responsabilité environnementale, qui ne sera pas examiné immédiatement en raison de l'élection présidentielle.
Janvier 2008 : le jugement relatif à la marée noire causée par le naufrage de l'Erika consacre pour la première fois la notion de préjudice écologique.

Accord sur un projet de convention interdisant les bombes à sous-munitions

LEMONDE.FR avec Reuters et AFP 29.05.08 04h52 • Mis à jour le 29.05.08 08h15

Un projet de convention interdisant l'usage des bombes à sous-munitions a été adopté mercredi 28 mai à Dublin par les délégations d'une centaine de pays, mais en l'absence de représentants américains, russes et chinois. Après dix jours d'âpres négociations, l'accord a été trouvé entre les participants réunis depuis le 19 mai dans la capitale irlandaise à la suite de l'engagement pris par la Grande-Bretagne de ne plus utiliser ce type d'armement, accusé de représenter une menace pour les populations civiles.

La "Convention sur les armes à sous-munitions" prévoit que chaque Etat signataire "s'engage à ne jamais, en aucune circonstance, employer d'armes à sous-munitions ; mettre au point, produire, acquérir de quelque autre manière, stocker, conserver ou transférer à quiconque, directement ou indirectement, des armes à sous-munitions ; assister, encourager ou inciter quiconque à s'engager dans toute activité interdite à un Etat partie en vertu de la présente Convention", précise la version française de l'avant-projet qui circulait en début de soirée.
Hildegarde Vansintjan, une responsable d'Handicap International, a salué un "très bon texte" qui va "établir de nouvelles normes pour le droit humanitaire international". Simon Conway, co-président de la Coalition contre les armes à sous-munitions (CMC), qui réunit les ONG, a évoqué un "traité fort" même s'il s'agit d'un "compromis", qui pourrait "obliger" des pays non signataires à suivre le mouvement.
Le projet sera soumis vendredi aux délégués réunis en séance plénière, mais l'approbation définitive est considérée comme une formalité. La convention devrait être formellement signée à Oslo en décembre, avant sa ratification par l'ensemble des pays signataires..
Les bombes à sous-munitions dispersent plusieurs centaines de petites bombes sur de vastes surfaces. Beaucoup n'explosent pas quand elles atteignent le sol et se transforment en mines antipersonnel virtuelles qui peuvent tuer ou blesser longtemps après la fin d'un conflit armé.
LES ETATS-UNIS CAMPENT SUR LEUR POSITION
Les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils demeuraient opposés à l'interdiction des bombes à sous-munitions. Le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, a déclaré qu'une telle interdiction mettrait en péril la vie des soldats américains et de leurs alliés. "Même si les Etats-Unis partagent les préoccupations humanitaires des participants [à la conférence] de Dublin, les bombes à sous-munitions ont fait la preuve de leur utilité militaire", a-t-il dit.
Des militants ont accusé les Etats-Unis d'avoir fait pression sur leurs alliés comme la France, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne et l'Australie pour tenter de réduire la portée du traité.
La Grande-Bretagne a cependant pris l'engagement, mercredi, de ne plus avoir recours à ce type d'armement. "Afin d'obtenir une convention aussi solide que possible, dans les dernières heures de la négociation, nous avons indiqué que nous soutenions une interdiction de toutes les bombes à sous-munitions, y compris celles actuellement utilisées au Royaume-Uni", a ainsi déclaré le premier ministre britannique, Gordon Brown.
La France a, quant à elle, annoncé, vendredi dernier, la mise au rebut immédiate de la roquette M26, qui représente, dit-elle, 90 % de son stock dans cette catégorie d'armement, dont elle prône l'interdiction totale.

Vous connaissez Greenpeace?



Vous aimez cette photo?
C´est notre plantète. Et elle est en danger.
C´est à nous d´agir!


Vous connaissez Greenpeace?

Et, vous aimez?
Si vous avez répondu favorablément ces deux questions on peut continuer...
(Greenpeace) On est une association internationale à but non lucratitf, sous la loi 1901. On est complètement indépendants, pour cela, on ne reçoit acune subvention de l´État ou d´autre type d´association, même pas des entreprises. Pourtant, on a besoin des adhérents, des personnes comme vous, qui sont engagés avec les sujets environnementaux; de personnes comme vous prêts à nous donner sa voix pour devenir de plus en plus forts, de plus en plus puissants.

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sábado, 24 de mayo de 2008

Une promede à Paris



Rosana, Hélène et Queny à Paris, pendant le voyage avec les élèves d´espagnol du Lycée Hector Guimard.
(Jeudi, le 22 Mai 2008. Jour de grève)



La Tour Eiffel


Centre d´Art Contemporain Georges Pompidou.

Jeudi, le 22 Mai 2008... la grève.

viernes, 23 de mayo de 2008

Le projet de loi sur les OGM définitivement adopté par le Parlement


LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 22.05.08 18h49 • Mis à jour le 22.05.08 18h59

C´est par un ultime vote au Sénat que le projet de loi sur les OGM – qui a fait l'objet d'une motion de procédure à l'Assemblée, avant d'être réhabilité par une commission mixte paritaire, puis approuvé par les députés – a définitivement été adopté, jeudi 22 mai. Le texte, qui reconnaît notamment "la liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM", a été approuvé par 183 voix contre 42, le groupe PS s'étant abstenu.

Le parcours chaotique de ce texte a pris fin lors d'un débat court et serein au Sénat. Si le volet législatif est désormais clos, le débat sur le dossier OGM devrait, lui, se prolonger puisque les parlementaires de gauche ont d'ores et déjà prévenu qu'ils comptaient saisir le Conseil constitutionnel pour obtenir une censure dès vendredi. Le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, a préféré se réjouir du feu vert obtenu au Parlement, qui met un terme selon lui "à dix années d'esquives et de non-dits" sur la question des OGM. Ce texte "rigoureusement fidèle aux conclusions du Grenelle (...) instaure enfin des règles claires, précises, rigoureuses".A l'image de la soixantaine de manifestants anti-OGM présents devant le palais du Luxembourg pour ce vote, Greenpeace restera "mobilisée" et espère que des décrets d'applications "les plus précautionneux possibles" soient adoptés afin de "limiter les dégâts". La Confédération paysanne, deuxième syndicat agricole, a également dénoncé l'adoption de la loi, estimant qu'elle était "non conforme aux engagements du Grenelle" défendu par le gouvernement.

miércoles, 21 de mayo de 2008

L'Assemblée adopte le projet de loi sur les OGM


LEMONDE.FR avec AFP et Reuters 20.05.08 20h09 • Mis à jour le 20.05.08 21h03

Par 289 voix contre 221, les députés ont adopté, mardi 20 mai au soir, le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) mis au point par une commission mixte paritaire Assemblée-Sénat. A l'exception de quelques-uns de leurs membres, les groupes UMP et Nouveau Centre (NC), ont voté pour. Les groupes socialiste, radical et citoyen (SRC) et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) ont voté contre.
Vif incident entre la gauche et un député centriste
Un vif incident entre un député du Nouveau Centre (NC), Philippe Vigier, et les élus socialistes a éclaté mardi après-midi lors du débat à l'Assemblée. Le député d'Eure-et-Loir, qui défendait la position du groupe NC contre cette initiative, a lancé aux socialistes : "J'aurais aimé qu'en 1986, vous soyiez un peu plus rapides lorsqu'on savait qu'il y avait des kits de détection du sida qu'on pouvait légaliser en France et que vous avez attendu une année avant de les légaliser dans ce pays".
Les députés PS se sont alors levés en l'interpellant avec virulence et certains ont menacé de s'en prendre à lui physiquement. Des huissiers se sont interposés. Le président de l'Assemblée Bernard Accoyer a demandé aux députés de quitter l'hémicycle durant quinze minutes et convoqué une réunion des présidents de groupes. La séance a pu reprendre dans le calme. (— avec Reuters)
Au terme d'un débat tendu et dans une ambiance survoltée, l'Assemblée a donc donné son ultime feu vert à ce projet de loi très controversé, ouvrant la voie à une adoption définitive du texte jeudi par le Sénat. Les deux motions défendues par les socialistes ont été rejetées. La dernière réclamait l'organisation d'un référendum sur le sujet. "Nous allons voter une loi sur laquelle nous ne pourrons plus jamais revenir parce que le mal aura été irrémédiablement fait. Dans un cas comme celui-ci, le peuple a le droit de trancher sur cette autorisation donnée à une génération – la nôtre – d'impacter pour toujours les générations futures", a plaidé, en vain, le socialiste François Brottes."Le développement des OGM nous promet l'arasement des cultures agricoles et humaines au profit du dieu Profit", a-t-il lancé.
La précédente, le 13 mai, était une motion de procédure, la "question préalable". C'est l'adoption de cette même motion, déposée par le député communiste André Chassaigne, qui avait entraîné le rejet surprise du texte, à une voix près, les députés de la majorité ayant déserté la séance.
RECOURS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Mais mardi 20 mai, l'UMP a retenu la leçon. C'est devant un Hémicycle comble que le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo a défendu le projet comme un "texte équilibré", respectant "intégralement" les principes adoptés lors du Grenelle de l'environnement. "Avant ce texte, c'était le non-droit", a-t-il dit. "Nous avons maintenant un cadre clair. Rien ne serait pire que de revenir à la situation antérieure (...). Dès l'adoption de ce texte, je souhaite que le Haut Conseil des biotechnologies soit rapidement mis en place et puisse rendre rapidement ses avis notamment celui, très attendu, sur la définition du sans-OGM. Le gouvernement prendra alors, et je m'y engage, toutes ses responsabilités pour en déduire les dispositions nécessaires", a dit M. Borloo. La secrétaire d'Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet, a souligné pour sa part la nécessité d'adopter ce texte pour éviter à la France de payer "une sanction de 38 millions d'euros, en plus de 360 000 euros par jour d'astreinte".
Les députés PS, PCF et Verts ont annoncé mardi le dépôt "dès vendredi", au lendemain du vote définitif probable du texte sur les OGM, d'un recours au Conseil constitutionnel contre ce projet de loi et contre "le passage en force" imposé, selon eux, par le gouvernement.

Les OGM, querelle idéologique, par Jean-Paul Oury

Point de vue
LE MONDE 20.05.08 08h06 • Mis à jour le 20.05.08 08h06

Alors que le couac historique provoqué par Nathalie Kosciusko-Morizet au sein des rangs des députés UMP au début du mois d'avril semblait oublié, c'est un couac beaucoup plus important qui a eu lieu le 13 mai, avec le rejet du texte de loi sur les OGM. Les députés UMP auraient été en nombre insuffisant au moment de la présentation du texte. La vérité, c'est que certains d'entre eux ont voté avec leurs pieds et d'autres se sont abstenus.
A la suite de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est devenue l'héroïne des anti-OGM après avoir fait la "une" de Libération et donné l'accolade à José Bové, c'est donc au tour des députés UMP anti-OGM de sortir du bois pour manifester leur opposition et illustrer cette vérité : la contestation anti-OGM n'est pas le monopole de la gauche. Vérité qui, au demeurant, n'est pas un scoop. Puisque malgré sa légère friction avec Mme Kosciusko-Morizet, Jean-Louis Borloo n'a jamais caché son inimitié à l'égard des plantes génétiquement modifiées.
Il n'hésite d'ailleurs pas à rappeler à chacune de ses interventions que ce projet de loi est le plus sévère et le plus contraignant que l'on puisse trouver en Europe. Aux côtés de Borloo et Morizet, le député mosellan Grosdidier, le sénateur Legrand se sont manifestés. Et on pourrait également ajouter Corinne Lepage, Alain Juppé et Roselyne Bachelot.
Quant à Nicolas Sarkozy, on se demande toujours ce qu'il pense : entre la position réfractaire qu'il a soutenue lors du Grenelle de l'environnement, position qu'il a rappelée lors de son dernier discours télévisé, et le fait qu'il soit le seul candidat à la présidentielle à n'avoir pas déclaré qu'il signerait un moratoire sur les OGM, on est perdu.
A reprendre la liste que l'on vient d'énumérer, on serait presque tenté d'affirmer que la droite est anti-OGM, et ce ne sont pas les événements d'hier qui nous contrediront. Il semble impossible d'affirmer la proposition contradictoire selon laquelle "être de droite, c'est forcément être pro-OGM".
LA ZIZANIE AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES
Quand on regarde dans le camp adverse, on est également perdu : contre l'autre a priori, qui voudrait que les anti-OGM soient forcément de gauche, de Claude Allègre à Jean-Yves Le Déaut, en passant par Michel Charasse, on trouve toute une liste de fervents partisans de la transgenèse végétale. Sans oublier, bien évidemment, que c'est sous Lionel Jospin qu'a eu lieu la première autorisation de culture de maïs OGM sur le sol français.
Et on pourrait encore aller plus loin en citant le cas d'Yann Kindo, candidat aux législatives pour la LCR, qui se déclare pro-OGM et anticapitaliste tout à la fois, ou encore celui de Gilles Mercier, chercheur à l'Inserm et militant du PCF, qui publie des tribunes dans L'Humanité pour enjoindre ses camarades de bien vouloir cesser leur obscurantisme anti-OGM.
Alors, bien évidemment, on pourra toujours dire qu'il y a plus d'opposants à gauche qu'à droite, et surtout que c'est là que l'on trouve les contestations les plus virulentes : il suffit d'observer le "cas Royal". La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a décidé d'accorder des aides aux agriculteurs de sa région, à condition que ceux-ci s'engagent à ne pas semer d'OGM pendant quinze ans. On comprend alors à quel point les OGM peuvent propager la zizanie au sein des partis politiques.
Aussi, il apparaît clairement que ça n'est pas l'appartenance à une famille politique qui définit le fait que l'on soit plutôt pro, ou plutôt anti. En ce sens, la querelle des OGM n'est pas politique, elle est idéologique : elle oppose deux visions du rapport "homme/nature" qui se trouvent également réparties à gauche et à droite : la position qui consiste à se définir comme anti-OGM est une vision conservatrice du vivant.
Elle est, comme nous l'avons démontré par ailleurs, issue d'une philosophie naturaliste qui voit la nature comme un patrimoine à conserver et auquel l'homme resterait soumis. De ce point de vue, toute "manipulation" devient suspecte, alors que les produits qui sont estampillés "naturels" apparaissent, eux, comme étant au-dessus de tout soupçon.
Cette vision refuse la transgenèse végétale parce qu'elle la suspecte de ne pas être un "moyen naturel" de production du vivant. A contrario, l'autre vision, elle, peut être caractérisée de "progressiste" en ce sens qu'elle part du principe que l'homme a depuis toujours modifié le vivant et son environnement et que cette capacité de modification est la condition même de sa survie.
De ce point de vue, les "solutions OGM" se justifient par le fait que ne pas développer cette technologie possible fait courir un risque plus grand à l'humanité : celui de se priver d'un outil indispensable à sa survie. D'un côté, on croit donc que le salut de l'homme passe par sa capacité à sauvegarder un équilibre avec la nature, de l'autre, on considère plutôt que cet équilibre qui n'existe pas de fait est à trouver et, par conséquent : l'homme est libre de "reprogrammer" le vivant en question.
SI LA QUERELLE DES OGM EST DE NATURE IDÉOLOGIQUE, LA SOLUTION EST DE NATURE POLITIQUE
Le problème qui devrait en toute évidence se poser au politique n'est pas alors foncièrement de faire la promotion de l'une de ces visions aux dépens de l'autre, mais bien de trouver les règles qui leur permettent de coexister. Bien sûr, pour que cette cohabitation puisse se faire, il faut qu'une solution technique la rende possible. Or, comme il est reconnu par tous les scientifiques qui se sont penchés sur le sujet, pour les OGM, comme pour les semences classiques, la coexistence est possible et des mesures peuvent être prises pour que le maïsiculteur OGM n'empêche pas le fermier bio de respecter son cahier des charges.
De même que la traçabilité des semences permet l'étiquetage et, donc, donne le choix au consommateur. On ne voit pas, dans ce cas, pourquoi on devrait interdire une technologie qui fait ses preuves partout dans le monde, pour faire plaisir à un lobby anti-OGM. On n'imagine pas non plus un lobby pro-OGM qui réussisse à imposer la technologie de manière unilatérale, sans laisser le choix au consommateur final, d'où l'étiquetage. C'est à ce moment que resurgit notre problème initial : si la querelle des OGM est de nature idéologique, la solution, elle, est bien de nature politique.
Encore faut-il pour cela que les politiques aient un véritable courage et une vision claire de ce que doit être une démocratie libérale : un système qui vise à donner le plus de choix possible à tous les citoyens en optimisant les libertés de chacun et non de promouvoir une idéologie ou un modèle de société aux dépens d'un autre, en cédant à la pression d'un groupe qui voudrait, imposer à autrui sa vision du monde et ses valeurs.
Jean-Paul Oury est docteur en histoire des sciences et technologies

Limagrain renonce à expérimenter ses maïs transgéniques en France

LE MONDE 20.05.08 08h24 • Mis à jour le 20.05.08 08h51
Clermont-Ferrand, correspondance

es coups de boutoir des "faucheurs volontaires" et les ambiguïtés politiques ont fini par faire reculer Limagrain. Alors que la loi sur les OGM revient devant l'Assemblée, mardi 20 mai, et, jeudi, devant le Sénat, Limagrain, leader européen des semences de grandes cultures (blé, maïs, colza, tournesol), renonce, cette année, à faire des essais de maïs transgénique en plein champ en France.
"Pour travailler correctement, il nous faut avoir la conviction que nos essais ne seront pas détruits, que les autorisations arriveront en temps et en heure et que le cahier des charges sera acceptable, explique Daniel Chéron, directeur général de Limagrain, un groupe coopératif fondé par des agriculteurs du Puy-de-Dôme. Aujourd'hui, nous ne sommes pas en confiance."
Sur le papier, rien n'empêche Limagrain de poursuivre ses recherches. Biogemma, la société de biotechnologies végétales que le groupe détient à 55 %, dispose d'autorisations pluriannuelles. Elle aurait aussi pu en demander de nouvelles.
"Notre souhait est de ne pas arrêter la recherche, y compris la recherche en plein champ", insiste-t-on au cabinet du ministre de l'agriculture. Pour preuve, dans l'attente de la création du Haut-Conseil des biotechnologies, prévue par la loi sur les OGM, une commission temporaire a vu le jour, le 21 mars, afin d'examiner les demandes d'autorisations pour la campagne 2008. Elles seraient, selon le ministère, une dizaine.
Limagrain n'arrête toutefois pas ses recherches sur les OGM. "Nous avons pris des dispositions pour faire des essais en Israël et, surtout, aux Etats-Unis", explique Pascual Perez, directeur général de Biogemma. Il n'empêche. "La France et l'Europe prennent du retard dans le domaine des biotechnologies, regrette M. Chéron. Notre première variété de maïs OGM pourrait ne pas être au point avant cinq ans, et il faudra plusieurs années supplémentaires avant de bénéficier des autorisations nécessaires à la mise sur le marché."
RÉSISTANCE À LA SÉCHERESSE
La prééminence américaine en matière de biotechnologies semble fermement établie. La puissance de Monsanto tient, de fait, à sa technologie phare : la résistance au Roundup, un herbicide produit par la firme qui supprime les mauvaises herbes sans attaquer la plante transgénique.
"C'est devenu le standard de base en matière de semences", note M. Toppan, chargé du développement des OGM chez Limagrain. A cela s'ajoutent les maïs transgéniques résistants à la pyrale (le MON810, dont la culture commerciale vient d'être interdite en France) et à la chrysomèle.
Limagrain a pris des options de recherches différentes, portant sur la résistance à la sécheresse et l'amélioration des rendements, et n'envisage pas d'emprunter la même voie que Monsanto. Ce qui oblige aujourd'hui le semencier français à acheter des licences Monsanto pour se développer aux Etats-Unis. "Nos choix étaient logiques en fonction des connaissances du moment", justifie Alain Toppan.
Les difficultés de la recherche privée ne sont pas sans répercussions sur la recherche publique. "Quand il y a moins de partenaires privés, c'est toute la recherche qui souffre, note Alain Veil, conseiller au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). La France est en train de décrocher dans le domaine de l'innovation végétale."
Avec un risque supplémentaire : l'expertise française pourrait être prise en défaut quand il s'agira d'autoriser ou non les OGM américains qui s'impatientent aux frontières de l'Europe.

Les journalistes s'inquiètent des rapports entre les médias et le pouvoir


LEMONDE.FR avec AFP 20.05.08 15h20 • Mis à jour le 20.05.08 16h00

· http://www.assisesdujournalisme.com/

Pendant trois jours, les participants des Assises internationales du journalisme qui s'ouvrent, mercredi 21 mai, à Lille vont se demander "à quoi sert un journaliste ?". Cette question, délibérement provocante, va servir de fil conducteur à une deuxième édition de rencontres qui se tiennent cette année sur fond de tensions répétées avec la majorité.
Citant L'Express, Marianne, Le Parisien, l'AFP et Le Journal du dimanche, le président Nicolas Sarkozy a récemment accusé la presse de ne pas avoir suffisamment relayé la condamnation de Ségolène Royal dans l'affaire de ses ex-collaboratrices. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a lui accusé l'AFP de "censure". Pour protester contre "les attaques répétées contre l'AFP émanant de hauts responsables politiques français", l'intersyndicale de l'Agence France-Presse a appellé à un rassemblement, mercredi 21 mai à 15 heures, devant son siège place de la Bourse à Paris.
INSTANCE DE RÉGULATION
Un débat public sur le thème "Nicolas Sarkozy et nous" réunira vendredi Philippe Ridet, journaliste au Monde et auteur de Le Président et moi, Catherine Pégard, ex-journaliste devenue conseillère du chef de l'Etat, et Airy Routier, rédacteur en chef du Nouvel Observateur, auteur de l'article ayant fait état d'un supposé SMS que le président aurait adressé à son ex-épouse Cécilia avant son mariage avec Carla Bruni."Les journalistes ont bien du mal à trouver la distance qui convient avec Nicolas Sarkozy. Trop de mouvement, trop de com', trop d'affect, trop de vie privée", analysent les organisateurs des assises.
Un appel "en faveur d'une charte et d'une instance pour l'éthique et la qualité de l'information" a d'ores et déjà été lancé, avec l'objectif de l'intégrer à la convention collective des journalistes. Les participants discuteront également de l'opportunité de doter la profession d'une "instance de régulation" car"les journalistes n'acceptent de rendre de comptes qu'à leurs pairs mais dans la pratique n'en rendent à personne", estime Bertrand Verfaillie, membre du groupe de travail sur un "conseil de l'ordre" en gestation, devant associer professionnels, éditeurs et citoyens.

martes, 20 de mayo de 2008

Cien sonetos de amor



Centro de Lisboa (Barrio baixo)

-Lisbonne, centre ville-

Pablo Neruda

V

No te toque la noche ni el aire ni la aurora,
sólo la tierra, la virtud de los racimos,
las manzanas que crecen oyendo el agua pura,
el barro y las resinas de tu país fragante.

Desde Quinchamalí donde hicieron tus ojos
hasta tus pies creados para mí en la Fronteras
eres la greda oscura que conozco:
en tus caderas toco de nuevo todo el trigo.

Tal vez tú no sabías, araucana,
que cuando antes de amarte me olvidé de tus besos
mi corazón quedó recordando tu boca,
y fui como un herido por las calles
hasta que comprendí que había encontrado,
amor, mi territorio de besos y volcanes.


1960

lunes, 19 de mayo de 2008

Et le vent cessa

Claustro de la Catedral de Lisboa
(Le cloître de la Cathédrale de Lisbonne)


Señor,

Si usted está vivo,

si me está destinado volver a verlo

No quiero el olvido

RR


El ser y el no ser en el amado:

jamás quiero descansar sobre el pecho,

¡Siempre quiero entrar en el pecho!

Jamás ¡adorar!

¡Siempre perderme (en la infinitud)!

Marina Tsvetáieva, 1919

(soit Marina Tsvetaïeva ou soit Marina Tsvetaeva)




Re - Petición

Torre de Belén, Lisboa
(La Tour de Belém, Lisbonne)



Loado seas porque hasta en mi desdicha me alojaste en casa
Y la fidelidad que prometiste legar la conservaste

Loados aquellos que escribieron antes que nosotros
porque ellos comprendieron,
loados porque aun en la quiescencia entendieron.

Bienaventurado tú
que me acogiste en la desdicha

Bienaventurado tú
que me mostraste un camino

Bienaventurado tú
que llamaste en el preciso momento
y aun sin la palabra perfecta ofreciste placebo a mi dolor
al dolor de ese segundo que tanto temió (y me abandonó)
RR

Innegociable


Innegociable,


Aunque el daño estaba hecho

Tomé mis manos y las enjugué

Intenté:

lavar,

perfumar,

desaparecer

la catástrofe

ese ungüento nada hizo

ni los cabellos escaparon al dolor


Después conocí hombre

las manchas no desaparecieron


Y tras esa muerte me atreví,

el desnudo consumado era


RR

Cinq fois je l´ai dit


C´est pourquoi qu´on est là ?

Quel est le but du destin ?

Existe-t-il ?

Certes, on le construit

Mais je t´attends

-j´en suis convaincue-

Même si t´arrives jamais

-j´en suis convaincue-

parce que je suis déjà là


Il était une fois…

-et cette fois-là-

Je me suis dit : « Si tu t´en vas, je me protège

En attendant que tu es là

Je suis dans tes bras

Que la vie –et toi même- t´éloigne de moi

de toute façon

sans toi je suis une blague »


C´est pourquoi qu´on est là ?


RR


Patrañas,

Para qué decir

Para que osar escribir

si ya alguien dijo amar así

si ya a alguno le dolió así

si ya alguien ocupó ese lugar en ti

si jamás podré compararme


RR

viernes, 16 de mayo de 2008

Noticia del día: Figure de l'écologie, Marina Silva quitte le gouvernement brésilien

La lettre de démission de la ministre de l'environnement est arrivée sur le bureau du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, au moment où la presse divulguait la nouvelle. Ce procédé témoigne de la profonde lassitude de Marina Silva, qui depuis cinq ans et demi se battait, chaque fois plus seule, pour protéger le Brésil d'intérêts économiques prédateurs. Invoquant "des difficultés à conduire l'agenda environnemental", elle reprendra son siège de sénateur de l'Acre, un Etat de l'Amazonie. Lui succède Carlos Minc, secrétaire à l'environnement de l'Etat de Rio de Janeiro.

"Grâce à son aura, nationale et internationale, Marina Silva donnait au gouvernement l'image d'être préoccupée par l'environnement, estime Paulo Adario, responsable de Greenpeace au Brésil. Maintenant, le masque tombe, le vrai visage d'une équipe à la vision rétrograde se révèle."
(Le Monde sur internet. Vendredi, le 16 Mai 2008.)

The letters


(Imagen: Vista de Lisboa desde el "Castillo de San Jorge"/ Vue de la ville de Lisbonne, sur la place du "Castelo de São Jorge")
Leonard Cohen
(encore une fois)



You never liked to get
the letters that I sent.



But now you've got the gist
of what my letters meant.


You're reading them again,
the ones you didn't burn.


You press them to your lips,
my pages of concern.


I said there'd been a flood.
I said there's nothing left.
I hoped that you would come.
I gave you my address.


Your story was so long,
the plot was so intense,
it took you years to cross
the lines of self-defense.


The wounded forms appear:
the loss, the full extent;
and simple kindness here,
the solitude of strength.


You walk into my room.
You stand there at my desk,
begin your letter to
the one who's coming next.

martes, 13 de mayo de 2008

Amants

Imagen de Lisboa: Iglesia devastada por el terremoto de 1775.
(Église détruit pendant le tremblement de terre de 1775, à Lisbonne, Portugal)

Leonard Cohen


Pendant le premier pogrome ils
Se rencontraient derrière les ruines de leurs maisons –
Doux commerce : son amour
Pour une histoire pleine de poèmes.

Et devant les fours brûlants ils
Réussirent avec ruse à échanger une rapide
Baiser avant que le soldat vienne
Leur arracher leurs dents en or

Et dans la fournaise elle-même
Alors que les flammes s´élevaient
Il essaya d´embrasser ses seins embrasés
Alors qu´elle se consumait.

Plus tard il demanda souvent :
Leur troc était-il terminé ?
Alors qu´autour de lui les hommes pillaient
En sachant qu´on l´avait escroqué.

Cien sonetos de amor

XCII

Pablo Neruda

Amor mío, si muero y tú no mueres,
no demos al dolor más territorio:
amor mío, si mueres y no muero,
no hay extensión como la que vivimos.


Polvo en el trigo, arena en las arenas
el tiempo, el agua errante, el viento vago
nos llevó como grano navegante.
Pudimos no encontrarnos en el tiempo.


Esta pradera en que nos encontramos,
oh pequeño infinito! devolvemos.
Pero este amor, amor, no ha terminado,


y así como no tuvo nacimiento
no tiene muerte, es como un largo río,
sólo cambia de tierras y de labios.
(Un recordatorio del maestro Neruda para estos tiempos.)
La imagen muestra la propiedad de Paul Cézanne, en Aix-en Provence.
Cuando llegué a Francia tuve oportunidad de visitar los jardines de Giverny, propiedad de Monet, ahora que vi la austeridad de Cézanne no puedo sino preferirlo.

El tiempo, según Hernández



El tiempo, eso que yo conozco como tiempo,
no se detiene en las fotografías.
Nada lo relaciona con áncoras,
que nunca se desgastan,
incalculables campanadas o granos de arena.
Es ajeno a las migraciones de las aves,
el recorrido de los astros
o el nacimiento y muerte de los hombres.
El tiempo, eso que yo conozco como tiempo,
se mide con tu ausencia.


Francisco Hernández

Esto no es tristeza, se llama melancolía.

La imagen es de Cassis, muy cerca de Marsella, en la región de Provence (Francia).
Ahí pasé mis últimas vacaciones. Es un lugar hermoso, que hace recordar la belleza en medio de toda nuestra porquería.



viernes, 9 de mayo de 2008

El complot del silencio


por Rosana Ricárdez


Releer a Césaire implica un análisis histórico de la bibliografía acerca de la colonización y el racismo, ante el aire que cobra la búsqueda para romper el silencio sobre las injusticias cometidas durante la colonia –sin excluir las etapas siguientes-, y encontrar alternativas para la edificación de un mundo mejor.
No se trata tanto de innovar como de releer lo que con anterioridad ha sido analizado, es decir, inmiscuirse en el tema sin negar la bibliografía existente, puesto que durante años no han sido pocos los historiadores empeñados en cuestionar los estragos del colonialismo.
Sin ser historiador, pero sí receptor del fenómeno colonizador, Aimé Césaire hizo suyo el tema y se empeñó en revelarlo a quine quiso escuchar. Aunque con imprecisiones y/o desaciertos, el martiniqués dejó un legado ideológico respecto de su raza y de su identidad. Una de las últimas entrevistas que concedió cobró la forma de libro en “Negro soy, negro permaneceré”, realizado por la especialista en Ciencias Políticas de la Universidad de Londres, Françoise Vergès. En él, ambos analizan la situación del mundo que detonó el pensamiento del martiniqués, desde su entorno durante su infancia, hasta su llegada a Francia, ese mundo que idealizó y que a fin de cuentas le sirvió para confrontarlo con la realidad, con el racismo y con la desorientación de un país colonizador.
Lo anterior condujo a Césaire a asumir una actitud crítica ante Francia y los franceses respecto de su propia identidad y la de sus colonias, convertidas en Departamentos de ultramar desde 1946.
El martiniqués siempre consideró que Francia tenía dificultades para admitir las diferencias, trátese de las que se traten, y que en ello reside mucho de sus problemas.
(Aquí fragmentos de esa entrevista.)
“Francia hace lo que puede, se las arregla. Tiene problemas ligados a su historia, pero a fin de cuentas problemas que se empeña en aclarar. Cada pueblo europeo tiene su historia y es la historia que ha forjado la mentalidad francesa tal como la conocemos hoy.
Está el ejemplo de los ingleses, tienen una mentalidad propia. Pregunten a un dominicano: ¿quién eres? Soy dominicano. Pregunten a un antillano y contestará: soy francés. Los antillanos anglosajones no pueden decir que son ingleses porque Nobody can be an Englishman (en inglés en el texto original). Nadie puede ser inglés salvo que haya nacido en Inglaterra. El racismo coexiste sólo si se acompaña de una concepción del hombre y del respeto a la personalidad del otro, lo que hizo que hubiera mucha menos asimilación en las colonias anglosajonas que en las francesas.
“Los franceses creyeron en la universalidad y para ellos no hay más que una civilización: la suya. En tanto colonia, nosotros también lo creímos. Pero en esta civilización encontramos salvajismo y barbarie. Y esta jerarquía es la misma en todo el siglo XIX francés. Los alemanes y los ingleses comprendieron, mucho antes que los franceses, que la civilización no existe. Lo que existen son civilizaciones; hay una europea, una africana, una asiática, y todas están formadas por culturas específicas. Dicho de otro modo, en cuanto al tema, Francia es un país atrasado.
“Hoy es necesario confrontarse a una diferencia cultural. Pero es la historia quien obliga. Durante mucho tiempo se dijo “Argelia es francesa”, pero no es cierto y un día los franceses se encontraron ante el problema argelino, ante el problema africano. Es la historia la que terminó de modificar las cosas, pero nosotros, los martiniqueses, ya habíamos tenido ese presentimiento.”
Aunque el discurso oficial decía que los antillanos eran franceses, fue hasta 1946 cuando las colonias se convirtieron en departamentos y con ello sus habitantes pudieron gozar de los mismos derechos que los franceses, porque ahora lo eran.
La historia fue otra.
“Si somos franceses entonces dennos el salario de los franceses, sus prestaciones familiares, etcétera. ¿Cómo enfrentar esta lógica?
Fue entonces que Vergès, Girard y yo presentamos el proyecto de departamentalización. Fui el primero en emplear el término.
“Nunca alguna ley fue tan popular. Convirtiéndonos oficialmente en franceses, seríamos beneficiarios de las prestaciones familiares, de permisos pagados, etcétera; los mismos funcionarios martiniqueses estuvieron interesados por el aspecto social. ¡Queríamos ser europeos! Pero (los franceses) se resistieron hasta donde pudieron. Terminaron por aceptarla.”
Aunque en 1848 los franceses reconocieron la igualdad de los habitantes de las entonces colonias como ciudadanos, sólo fue en el discurso. Hasta 1946 los habitantes de Martinica, Guadalupe, Reunión y Guyana –también los africanos- se preguntaron sin cesar, ¿quiénes son ustedes si nos reconocen como iguales pero somos excluidos de nuestros derechos? Dicho de otra forma, ¿cuál es esta igualdad universal que sólo se aplica a ciertos individuos?
Pese a la relevancia que debió tener la departamentalización, ni la prensa ni fuera de las fronteras de las antiguas colonias tuvo eco la noticia.
Y es que esa fecha no se recuerda como “fecha política”, sin embargo, su exigencia de igualdad cuestiona la alteridad.
En el 2008, la pregunta sigue en el tintero: ¿es posible ser iguales y diferentes en cuando se habita un mismo territorio?
Para Césaire la mentalidad colonial persiste.
“Europa está convencida que con la colonización benefició a los africanos. Ahora conocemos la brutalidad que se ejerció también contra los americanos. Pero no sólo los occidentales fueron los únicos en padecerla, los rusos, por ejemplo, tienen su historia. Hoy, el peligro está donde sea. Mañana nos daremos cuenta que lo mismo pasó con los chinos. Es la historia. China se convertirá en la mayor potencia mundial.” (Vegès, Françoise. Nègre je suis, nègre je resterai. Albin Michel. 2005)
De este hombre vale la pena releer su vida política, una vida política ligada a la poética, esa poética en la que definió su negritud como: “suma de experiencias; manera de vivir la historia dentro de la historia, la historia de una comunidad cuya experiencia parece unida a deportaciones, a asesinatos, a desplazamientos de un continente a otro. Pero también es una toma de conciencia de la diferencia como memoria, como fidelidad y como solidaridad: Rechazo a la opresión. Negritud es combate y revuelta contra el sistema opresor, contra el reduccionismo europeo.”


De Aimé Césaire:

Poesía:
Cahier d´un retour au pays natal. Paris. Présence Africaine, 1930, 1960.
Soleil cou coupé. Paris, Éd. K, 1948.
Corps perdu. Paris. Éditios Fragrance, 1950.
Ferrements. Paris, Seuil, 1960, 1991.
Cadastre. Paris, Seuil, 1961.
Les Armes miraculeuses. Paris, Gallimard, 1970.
Moi Laminaire. Paris, Seuil, 1982.
La Poèsie. Paris, Seuil, 1994.

Ensayos:
Discours sur le colonialisme. Paris. Présence Africaine, 1955
Toussaint, Louverture. La Révolution française et le problème colonial. Paris. Présence Africaine, 1961-1962.
Víctor Schoelcher y l´abolition de l´esclavage. Lectoure, Éditions Le Capucin, 2004. (Réédition de l´ouvrage Esclavage et colonisation, 1948).

Teatro:
Et les chiens se taisaient. Paris, Présence Africaine, 1958.
La Tragédie du roi Christophe. Paris, Présence Africaine, 1963, 1993.
Une Tempête, d´après La Tempête de Shakespeare : adaptation pour un théâtre nègre. Paris, Seuil, 1969, 1997.
Une Saison au Congo. Paris, Seuil. 1966, 2001.

¿El amado dejó de existir?


      • Francia, donde el racismo no es mito ni souvenir
      • Tras la muerte de Aimé Césaire, los términos racismo, identidad, francofonía y negritud, en la mesa de discusión


      “Donne-moi la foi sauvage du sorcier”

      Aimé Césaire


      por Rosana Ricárdez


      BB King, Miles Davis, Louis Armstrong, Little Richard, Buddy Guy, Aretha Franklin, Marvin Gaye, Dizzy Gillespie, Ray Charles, Fats Domino, James Brown… la lista es larga. Se trata de los nombres más sonados en la escena musical mundial. Nombres cuyos propietarios tienen dos aspectos en común, el primero es que son grandes músicos; el segundo, que son negros.
      ¿No lo notaron los millones de blancos que escuchan, tararean, admiran e incluso imitan el estilo?
      ¿Se escucha, en tanto hombres y/o mujeres, el color de su piel en su creación musical? Entonces, por qué se reniega de los millones de negros en el mundo, por qué, en pleno siglo XXI, es necesario poner en la mesa de discusión temas como la discriminación y el racismo.
      La mañana del jueves 17 de abril se dio a conocer la muerte de Aimé Césaire, uno de los grandes poetas de la lengua francesa y también uno de los hombres más polémicos de la historia gracias a su lucha social contra las injusticias enraizadas en el racismo.
      Heredero del colonialismo, Césaire acuñó el término negritud para identificarse como negro, como ser humano y como habitante de la Tierra, con los mismos derechos que los blancos. Esos blancos que pueden admirar el talento de músicos negros, pero que no permiten su ingreso a una sociedad creada sólo para ellos.
      Las condolencias al pueblo de La Martinica por parte de jefes de Estado no se hicieron esperar. Tampoco las del mismo presidente de Francia, Nicolás Sarkozy, quien reconoció la pérdida. El mismo Sarkozy a quien Césaire desairó al apoyar la candidatura de Ségolène Royal a la presidencia de la república francesa el año pasado, entre otras afinidades, por su postura frente al tema de la integración racial.
      Sea por imagen política, o sea por convicción, la actitud del presidente debe conducir, por lo menos, a una reflexión sobre las diferencias raciales en la Francia de este siglo.
      Y sólo así quizá la muerte de Césaire resulte pertinente para poner en la mesa de discusión ese tema incómodo, aquel asunto del racismo que muchos prefieren dejar al final de la agenda. Si bien este caso concierne directamente a Francia y a sus antiguas colonias, Las Antillas entre ellas, ningún país del continente americano o de los otros cuatro del mundo está excluido.
      El punto es que Césaire será recordado por una actividad política estrechamente ligada a su obra poética, esa en la que expresó su compromiso con la humanidad y con su raza; esa en la que reveló su negritud; esa en la que lamentó injusticias a causa del color de piel.
      Por eso Césaire se encuentra entre uno de los más grandes pensadores de habla francesa. Dos obras lo hicieron pasar a la historia: Discours sur le colonialisme (Discurso sobre el colonialismo) y Cahier d´un retour au pays natal (Cuaderno de un regreso al país natal), escritas en el siglo pasado pero que sin duda tienen eco por su tema: la trata de negros y la esclavitud, los cuales establecen hilos conductores a conceptos generales como el racismo y la identidad.

      SU NEGRITUD
      ¿Qué establece la diferencia entre un hombre y otro? ¿Qué hace que un hombre sea recordado a su muerte?
      Si no es el color de la piel, tal vez los matices de su pensamiento.
      Con la controversia posible, Aimé Césaire no sólo encontró su respuesta sino que empeñó la vida en revelarla a la humanidad hasta el último día, desde la Martinica que lo vio nacer, en 1913. Una Martinica que odió en su juventud por estar llena de hombres “superficiales, un poco snob, con los prejuicios de los hombres de color de otros tiempos. Nada de eso me gustaba, y debo decir que me fui de La Martinica con delectación. En el fondo me decía: allá seré libre, leeré lo que se me antoje.” (Françoise Vergès. Aimé Césaire Nègre je suis, nègre je resterai. Albin Michel, 2005)
      Y en su huida a Francia encontró un alivio, el mismo que tiempo después lo recondujo a su lugar natal.
      El homenaje del que fue objeto el domingo pasado en Fort-de-France –y los que vendrán-, deberá forzar al mundo a una relectura, si no un análisis, tanto de su obra como de los testimonios del colonialismo en una época en la cual discusiones en torno a la esclavitud, el racismo y el respeto a las diferencias resucitan (¿acaso habían muerto?), entre otras causales, por iniciativa de pensadores e intelectuales que someten a escrutinio la libertad, igualdad y fraternidad de Francia y, en general, de cualquier colonizador.
      Y es que los textos sobre el colonialismo merecen sin duda una relectura en tanto pueden explicar algunos porqués del presente (relación pasado colonial-presente, causa-efecto).
      Césaire declaró en varias ocasiones que todo lo había dicho y escrito en su poesía. Pero si hay que atribuirle un calificativo debe ser: complejidad porque su poesía no es sencilla de entender. Sin embargo, esa misma complejidad denota, por paradójico que parezca, una simpleza extraordinaria capaz de hacerla comprensible a cualquier persona.
      Este precisamente fue el objetivo de Césaire (de ahí que escribiera teatro), que su gente la entendiera para que a través de ella despertara; que los dirigentes políticos pudieran reconocer el problema racial heredado por el colonialismo y, claro, comenzar a barrer mitos e injusticias.
      Este martinico hizo de la poesía el modo de insurrección contra la opresión que el colonialismo ejercía (ejerce) en su tierra.
      El análisis de su propia identidad llevó a Césaire a escribir ensayos sobre identidad nacional, sobre el hecho de ser negro, de haber nacido en una colonia francesa (hoy Departamento de ultramar) y de saberse diferente por su cultura. Entonces el racismo era tema fundamental y por ello creó el término negritud cuando en el mundo se gestaba otro opuesto, el de la raza aria.
      Encontró influencia en la obra de Víctor Hugo, Racine, Homero, Virgilio, Corneille, Lamartine, Claudel y de los surrealistas, aunque especial identificación con Rimbaud porque éste dijo: Soy un negro. Sin embargo, buscó escritores de una civilización moderna. Ninguno de los nombres citados se le otorgó. De ahí que los escritores negros americanos le significaron una revelación, por el orgullo de ser negros y por la conciencia de pertenecer a una cultura, específicamente Langston Hugues y Claude McKay.
      El propio Césaire confesó que fueron los primeros en afirmar su identidad, porque los franceses tendían a la asimilación.
      Entonces estuvo dispuesto a llevar a cabo su propia doctrina resumida en “Negro soy, negro me quedaré”. Pero sin caer en el racismo negro, siempre en el respeto al otro, al blanco.
      En una entrevista con la profesora de Ciencias Políticas de la Universidad de Londres Françoise Vergès, Césaire dijo: “La civilización europea construyó una doctrina: hay que asimilar a la Europa. La rechazo, antes que nada hay que ser uno mismo. Para mí la asimilación implicaba una alienación, nada más grave que eso.
      “Existían dos Martinica, la de la civilización, la de los békés, de feudales, de burgueses, negros y mulatos, y la del campo, la del campesino, ésta era más auténtica que la primera.”
      La Martinica heredada a Césaire no ha cambiado mucho. Si bien con sus medios logró concretar algunas mejoras, su lucha contra el racismo ha sido seguida por algunos políticos como simple demagogia, porque si otro fuera el caso Francia misma no enfrentaría problemas en sus barrios. ¿Ya se olvidaron las revueltas y la quema de autos del 2005?
      Acaso un homenaje resulta suficiente cuando en Francia lo que menos se reconoce es el derecho a las diferencias y el racismo no es mito ni souvenir.
      Grupos periodísticos organizaron mesas de discusión para que no sólo la muerte sino la obra completa de Césaire tenga alguna repercusión, ya no sólo en los círculos intelectuales y académicos, sino políticos. El objetivo es suscitar un viaje al interior de la conciencia, de la fraternidad que une a los seres humanos sin importar su color.
      “Francia no es el Estados Unidos de la segregación. Al menos allá los negros supieron organizarse en el siglo XIX. La negritud en Francia es una tentativa de organización de reflexión, pero está limitada a un círculo intelectual porque el modelo republicano no ha integrado a las minorías”, consideró el escritor Daniel Picouly.
      Para finalizar, la cita al abad Henri Grégoire hecha por Césaire en el discurso pronunciado al inaugurar la plaza que lleva el nombre del primero en La Martinica, el 28 de diciembre de 1950: “Hace mucho tiempo que los indígenas de África y América hubieran desarrollado civilizaciones mucho más avanzadas, si le hubiéramos dedicado la centésima parte de esfuerzo, dinero y tiempo que hemos consumido en atormentar y estrangular a esos millones de desdichados, cuya sangre reclama venganza contra Europa”.
      Y es que después del triunfo de la Revolución francesa en 1789, bajo el lema Libertad, igualdad, fraternidad, las colonias francesas fueron excluidas de los derechos conquistados. En otras palabras, la revolución no fue “exportada” a las colonias, específicamente a los hombres de color.

      Mundialización: problemas sobre la difusión cultural



      • Classique Métropolitain, una opción callejera

      por Rosana Ricárdez


      Cada vez es más común encontrar en las agendas políticas, en las de los medios de comunicación y en las de artistas –sean músicos, pintores, escultores, o sean escritores- y en la preocupación sobre la difusión cultural y, para ser específicos, de ciertas formas de expresar la cultura, o al menos una visión del concepto polisémico.
      Aunque los móviles sean distintos –los dos primeros responden a intereses distintos de los que (sólo) en teoría motivan a los últimos-, lo cierto es que hasta el momento los resultados no han sido concretos, tal vez por la relativa novedad de la problemática o tal vez porque esas entidades no han unido fuerzas.
      Contrario a lo que pudiera imaginarse, México no es el único que padece dicha problemática. Una muestra más de la mundialización es que la ausencia de difusión cultural se palpa en otros países, en donde existe alguien ocupado y preocupado por estos menesteres. Francia, tan evocado por cabezas de instancias culturales, la padece. La prueba es una lucha constante por aparecer en sociedad, no como un algo más, sino como una opción de divertimento y puerta al mundo.
      La lucha entre cultura culta y popular es protagonizada por seres dedicados al estudio de ambas formas que, de una u otra forma, han descubierto una tenue pero al fin y al cabo real diferencia.
      Como sea, la lucha en la que se han centrado los estudiosos de este problema está destinada a quebrantar las barreras culturales, a fin de desmitificar ciertas formas destinadas a élites –económicas y no precisamente culturales- para presentárselas a quien quizá podría aprovecharlas y apreciarlas más, es decir, un ciudadano común.
      De tal forma que el objetivo del planteamiento ha sido llegar a otros públicos, a los no comunes y, con ello, desquebrajar las barreras sociales, en lo que al plano cultural se refiere.



      Classique Métropolitain
      Cité Francia porque es un ejemplo concreto y actual.
      Con veinte años de existencia, un extracto de la Orquesta Classique Métropolitain, de la Universidad de París, ofrece conciertos gratuitos en las calles y en algunas estaciones del metro de la ciudad y sus alrededores. El objetivo: llegar a públicos populares –no sólo turistas- y sobrevivir.
      Para poca gente es desconocido que la industria cultural en los países que conforman la Comunidad Europea es basta, sin embargo, en Francia durante los últimos periodos presidenciales la crisis económica, provocada en su mayoría por el incremento de la población a causa de los problemas migratorios, ha desencadenado una falta de atención no sólo al presupuesto cultural, sino a las nuevas forma de hacer cultura. La música clásica, claro está, no es una nueva forma, pero sí una que debe alimentarse constantemente para mantenerla viva.
      La Orquesta mencionada está conformada por cuarenta miembros, pero sólo diez o doce participan en los conciertos semanales –a veces cada día son diferentes músicos. La iniciativa de organizar conciertos en las calles surgió ante la ausencia de promoción cultural y de dinero para solventar este aparente lujo que no es sino su modus vivendi.
      Sin golpear a una entidad o a una persona en específico, algunos integrantes resumieron sus las bases de dicha iniciativa en dos argumentos. El primero consiste en hacer accesible la música clásica a todo el mundo. El segundo, ganar dinero para ayudar al mantenimiento de la Orquesta, lo cual incluye el cuidado de los instrumentos y los traslados de los músicos.
      No es que se carezca de ayuda económica, simplemente que cada vez se necesita más dinero para subsistir. Ello aunado al hecho de que un músico deja un testimonio en un disco, el cual es indispensable vender. Para vender se necesita un producto y para confeccionar ese producto se necesita dinero. Voilà!
      Hasta el momento, Classique Métropolitain tiene tres discos compactos, disponibles a la venta en cada presentación callejera, a veinte euros, alrededor de 308 pesos (la conversión depende del tipo de cambio, aquí está sobre 15.40 pesos).
      No obstante la labor altruista de promover la música clásica entre la población común, cada músico debe cumplir con sus compromisos profesionales individuales, por ello, desde el inicio de los conciertos gratuitos, nunca se han reunido los cuarenta miembros.
      Los problemas de difusión cultural en el mundo están intrínsecamente relacionados a los sociopolíticos, determinados por la economía. Sin embargo, con cabezas pensantes en los puestos centrales, se pueden hacer maravillas. Es por todos sabido que las cuestiones de seguridad social no pueden estar por encima de las culturales, pero es irracional olvidarse de estas últimas.
      Justamente en estos momentos Francia y su gobierno enfrenta una crisis en cuanto a la seguridad social y pensiones se refiere, similar a la que hace no mucho tiempo enfrentó México. Los problemas sociales existen, y también los distractores: la final mundial de rugby, por ejemplo.
      Tal vez el problema es cómo se equilibran las prioridades.
      El fin de los ochenta
      La semana del 26 de septiembre al 3 de octubre, en la publicación Le petit bulletin, editada en Lyon, apareció una entrevista a Jérôme Boüet, el director de la DRAC (Dirección Regional de Asuntos Culturales) de la región Rhône-Alpes, desde hace un año. En ella, la periodista Dorotée Aznar hizo hincapié, entre otros temas, en la importancia de la cultura como parte de la vida del hombre, desde el punto de vista político. Boüet respondió: “Claro, cada cosa es importante; la salud, la justicia, la educación. Objetivamente no es fácil dar a la cultura el lugar que le corresponde. Políticamente, la ministra de cultura, Madame Albanel, recibió a través de una carta una comisión que por su contenido política es vigorosa y voluntariosa. El gobierno piensa que hemos logrado muchas cosas en Francia, entre ellas, crear una oferta cultural importante desde hace veinte o treinta años; sin embargo, la democratización cultural, es decir, el acceso de diversos públicos a la cultura, no es suficiente.”
      Agregó que la cuestión presupuestal es difícil. “La ciudad (Lyon) ofrece una ayuda a los pequeños lugares donde se promueve la cultura, es muy eficaz, pero me gustaría poder desarrollarla más porque cuando vemos a los artistas que existen sobre la escena lionesa se ve que la situación es difícil. Aún si la crisis de la intermitencia presupuestal cedió un poco, vemos que el contexto general no es fácil y que la situación de la difusión es compleja. Los artistas que no encuentran su lugar en el presupuesto gubernamental representan un verdadero problema.”
      Soluciones: “Proponemos métodos, aún si ellos no están a la altura de las necesidades. Una de las soluciones es que haya más público para el espectáculo vivivant” (con este concepto se refiere a nuevas formas artísticas: danza contemporánea, por ejemplo, o bien otros tipos de manifestaciones artísticas que no encuentran lugar en los grandes teatros).
      Finalmente la periodista hizo hincapié en que eso parece más que evidente, es decir, la búsqueda de soluciones y la búsqueda de público, porque resulta lógico que hay espectáculos que no encuentran cabida en teatros específicos, o bien que por su capacidad no pueden recibir mucho público, como el Théâtre Nouvelle Génération. Contestó: “No estamos en un contexto de fuerte desarrollo como en los años ochenta. Estamos en una situación mucho más difícil y es necesario meternos en la cabeza que ella durará más. La solución es la educación artística en los colegios, formar a los jóvenes y a los niños. Es indispensable que la televisión hable más de espectáculo y de arte y que lleguemos a renovar al público, lo cual no es imposible.”

      Mientras otros trabajan, éstos pulen (sus) huesos

      • Veintitrés poetas latinoamericanos seleccionados por el escritor uruguayo

      por Rosana Ricárdez

      De hedonismo e historia, según palabras del escritor cubano Roberto Fernández Retamar, están hechas las antologías.
      Aunque se ha criticado la práctica de antologar, las editoriales (por ene cantidad de intereses: literarios o económicos ¿será?) la han hecho proliferar desde hace décadas como un modo de compilar los hits poéticos –permítaseme la expresión-, ya sea de generación, nacionalidad o ya sea de corriente común. Lo cierto es que el (los) criterio (s) ha(n) sido blanco de discusiones interminables porque a quien le es asignada la encomienda –falso protagonista- debe tener un objetivo (si no es que la editorial lo impone antes) o justificación. Como quiera que sea, al final de día sólo persisten los criterios de dos entes: los del editor y los de la editorial, sean cuales sean.
      El problema comienza cuando la crítica –tercer personaje de la novela- y el lector –verdadero protagonista-, cuestionan los porqués.
      Dicho esto, cabe citar dos verdades más. Por un lado, en estos tiempos ¿cuál crítica? Si ella también responde a intereses. Por el otro, y cito de nuevo a Fernández Retamar: de los poetas se recuerdan sólo algunas páginas, no importa que uno haya escrito millares. Lo que el lector va a conservar, y eventualmente a releer, es un número restringido de páginas.
      Entonces, ¿de qué sirve antologar?
      Al menos Pulir huesos (Galaxia Gutenberg, 2007), selección y prólogo del poeta uruguayo Eduardo Milán, lo advierte: traza un mapa a través de veintitrés poetas latinoamericanos nacidos entre 1950 y 1965, so criterio “(Sigo mis) gustos y preferencias en la selección de lo que hay.” (Milán 2007:43).
      Al menos en esta antología, sin hablar de la calidad poética, el antologador es tan sincero –o cínico- que aclara llevar a cabo una práctica de selección de poetas y poemas según su visión, que por demás no puede ser infalible. Lo reconoce cuando, posterior revisión, se percata de la ausencia de figuras como Raúl Zurita, Coral Bracho o Alberto Blanco, “en cambio, la presencia de poetas poco individualizados no sólo en España sino en América Latina.”
      En el prólogo, Milán deja conocer al lector que esta práctica, pese a su intención de “intentar atrapar la variedad y complejidad del fenómeno poético” no implica ni el esclarecimiento de una problemática o su simplificación; no obstante, sabe imposible hablar de poesía latinoamericana contemporánea sin plantear una coexistencia de escrituras. Por ello invitó a creadores de los últimos treinta o cuarenta años.
      Los criterios: la pertinencia histórica del repertorio y la innovación, bajo advertencia importantísima (indispensable superlativo): “La existencia de una poesía paródica y, en lo que importa, autoparódica, no implica el rechazo a una poesía concebida según los lineamientos canónicos que se mueven de acuerdo a una cierta obediencia a ideas de tradición e incluso a una cierta tolerancia a la escritura experimental.” (Milán 2007:10)
      Milán rescata algo: la creencia en la poesía como ajuste entre forma y contenido, y en ello… la pluralidad (sin que ello signifique la refutación del compromiso).
      Pulir huesos se destaca por no ser infalible (y aceptarlo). Es “muestrario de una visión no-exclusiva del lenguaje”, según el uruguayo.
      Tal vez el prólogo sirva de provocación, pero como toda provocación (lo mismo que varios de sus autores pretenden) servirá de promoción.
      Este ejercicio es interesante, además, porque fue hecho por un poeta: uno de la estirpe, que de igual manera ha pasado las suyas con el lenguaje y, por ende, comprende de qué va la creación: ese sexto sentido convertido en sensibilidad –valga la expresión- y astucia para el negocio.


      Quienes pulen (sus) huesos
      Intentando preservar del olvido algunas páginas, Milán seleccionó a Roberto Appratto (Uruguay, 1950), Eduardo Hurtado (México, 1950), Diego Maquieira (Chile, 1951), Paulo de Jolly (Chile, 1952), Josu Landa (Venezuela, 1953), Mario Montalbetti (Perú, 1953), Roger Santiváñez (Perú, 1956), Magdalena Chocano (Perú, 1957), Julio Eutiquio Sarabia (México, 1957), Reynaldo Jiménez (Perú, 1959), Tedi López Mills (México, 1959), Ronaldo Sánchez Mejías (Cuba, 1959), Mario Arteca (Argentina, 1960), Enrique Racci (Uruguay, 1960), Hebert Benítez Pezzolano (Uruguay, 1960), Roberto Rico (México, 1960), Francisco Magaña (México, 1961), Laura Solórzano (México, 1961), Edgardo Dobry (Argentina, 1962), Silvia Eugenia Castillero (México, 1963), Fabián Casas (Argentina, 1965), Jorge Fernández Granados (México, 1965) y Mauricio Medo (Perú, 1965).
      (Pulir huesos. Selección y prólogo Eduardo Milán. Galaxia Gutenberg. Círculo de Lectores, 2007.)

      Una más de policías



      • Lyon reunió, por cuarto año consecutivo, a los mejores escritores del género policial

      por Rosana Ricárdez


      Un fin de semana dedicado al género policial –como Alfonso Reyes prefirió nombrar la novela de misterio-, con 60 escritores en activo, ratificó la popularidad de la intriga y los crímenes en la literatura, incluidos sus nada desdeñables índices de venta. La ciudad de Lyon acogió por cuarto año el festival internacional Quais du Polar (Muelle del misterio), organizado por instituciones gubernamentales y particulares, donde se corroboró que desde su aparición –con las debidas mutaciones- el género no ha dejado de expandirse. De ello dieron fe los escritores reunidos, provenientes de Islandia, Italia, Noruega, Suecia, Gran Bretaña, Irlanda, Israel, Alemania, España y Estados Unidos –sumados a los de Francia.
      Conferencias, encuentros con los escritores, firmas de autógrafos, proyección de películas, obras de teatro, muestras de obra plástica y conciertos se llevaron a cabo en los espacios adaptados del Palacio de las exposiciones: Bondy así como en cafeterías, bibliotecas y foros alternos.
      Más allá de las muestras de simpatía con los autores, el festival se caracterizó por la variedad, con la presencia no sólo del negro, sino de matices que enriquecieron los encuentros.
      Si se quiere, el festival puede tomarse como una especie de reivindicación en la cual los organizadores mostraron las posibilidades para explorar en el género –emanadas de la diversidad de lenguas, culturas y ambientes-, que lo revelan como un divertimento pero también como un retrato del mundo, un testigo más de su tiempo. De ahí la inclusión del homenaje a la colección Grandes detectives (25 años) y del flash-back sobre mayo del ´68 y su herencia tanto en América como en Europa. De ahí también la presencia de escritores y periodistas estadounidenses como Geroge P. Pelecanos, Jake Lamar y Matt Rees.

      DESDE AMÉRICA…
      Aunque en Latinoamérica el género policial vio oficialmente la luz ya entrado el siglo XX, gracias a Adolfo Bioy Casares y a Jorge Luis Borges, sus antecedentes se remontan a un pasado incierto.
      En Europa, Charles Baudelaire dio a conocer el género con la traducción de los relatos del estadounidense Edgar Allan Poe. Tiempo después, allí mismo surgieron figuras como la del escocés Arthur Conan Doyle, consagrado por el nacimiento de Sherlock Holmes, en 1887. También deben citarse como antecedentes Émile Gaboriau, Gaston Leroux y Georges Simenon, este último se alejó de los esquemas tradicionales de la investigación al introducir retratos sicológicos, aunque desde sus inicios el género gozó de popularidad gracias a que exigía cierta perspicacia del lector y a la intriga del crimen.
      No obstante, Estados Unidos se puso a la cabeza en el cultivo del género y modificó su columna vertebral; la importancia de la novela radicaría en la acción. El descubrimiento del thriller, en los años veinte, fue el empuje definitivo.
      En los cincuenta, otra modificación. El modus operandi se convirtió en el punto medular. De la misma forma los personajes sufrieron cambios y el lector ya no encontró héroes, sino hombres de carne y hueso, falibles.
      Desde esa época, Estados Unidos se convirtió en nutriente del género con cada vez más escritores. A diferencia de los europeos, los americanos se especializaron y mezclaron en sus historias de crímenes acontecimientos sociales y políticos.
      Ello justifica su presencia en el festival porque, a decir de los miembros del comité organizador, fueron los antecesores estadounidenses quienes comenzaron a revestir la novela negra del contexto de la época.
      A decir del escritor y editor francés Patrick Reynal, en esa parte del mundo dio un nuevo aire gracias a la mezcla de temas vigentes, entre ellos el racismo. No se trataba de escritores políticos sino de unos que describían –y combatían- su realidad, a través de libros y películas.
      Pelecanos consideró que esos escritores relataron los avatares del sueño americano, ese que también podía convertirse en pesadilla.

      DEL PERIODISMO A LA LITERATURA
      Los vasos comunicantes entre el periodismo y la literatura son cada vez más objeto de estudio porque cada vez es más común observar a periodistas saltar hacia el terreno de la creación literaria y, aunque más raro, a la inversa.
      El género policiaco no está exento y el festival dio cuenta de ello con la presencia, entre otros, del islandés Arnaldur Indridason.
      Durante sus al menos tres participaciones, Indridason dejó en claro que la novela negra como género implica el desarrollo de habilidades más allá de la elucubración de buenos crímenes, y su oficio de periodista lo llevó a descubrir las similitudes de mundos paralelos, precisamente el periodismo y la literatura.
      La totalidad de sus novelas tienen como médula un conflicto familiar y el desarrollo sicológico de sus personajes. Más allá, el comportamiento de éstos a partir del conflicto planteado, que es a fin de cuentas el detonante de sus novelas.
      A diferencia de los conflictos raciales o económicos de otros países –por ejemplo de Estados Unidos- explicó que él carece de ellos en su contexto nacional porque Islandia se ha convertido de unos años a la fecha en un país primermundista capaz de ofrecer alta calidad de vida para sus habitantes. No es que no existan carencias, pero nadie muere de hambre, aclaró.
      Sin embargo, los conflictos en ese país están relacionados con dos temas: la naturaleza y la familia. El primero porque el frío extremo que provoca la desaparición de personas cuyos cuerpos sepultados por las constantes tormentas de nieve o derrumbes son encontrados, en el mejor de los casos, hasta meses después. El segundo porque al menos en lo que a él se refiere, sus historias ven origen en la violencia conyugal.
      La presencia de Indridason en el festival fue fundamental en tanto representa el resurgimiento del género en Islandia, en un estilo sucinto porque “en mis historias no me gusta la poética interminable”.
      Y se dice resurgimiento porque aunque antes de él no existió otro creador de novela negra islandés, al menos en cincuenta años, los orígenes del género en su país se remontan al siglo IX, con las llamadas Sagas, también en lenguaje sucinto.
      En caso similar se encuentra Gene Kerrigan. Periodista en activo, en Dublín, que hace veinte años pasó de la redacción de notas diarias a la de novelas negras. Cierta perspicacia lo llevó a deshacerse del cliché del personaje-periodista sabelotodo. Su secreto, según contó, radica en la creación de personajes y circunstancias, no en crímenes. Escogió el género porque fue el único que encontró para exponer situaciones sociales, una especie de surrealismo social. La inserción de sus historias en el contexto de la sociedad irlandesa es casi inconsciente, comentó.
      Para el estadounidense Matt Rees (conocido por sus trabajos sobre Medio Oriente) la novela negra resultó la forma más democrática para contar la realidad de su mundo. El colaborador de Belén lo lanzó a la fama gracias a la serie de confesiones de un amigo en Palestina que lo inspiró a crear el personaje Omar Youssef.

      DEL TRAUMA A LA REHABILITACIÓN
      Nick Stone, escritor haitiano-escocés y católico-judío, llegó al género negro de forma diferente porque para él significó una especie de rehabilitación ante el shock cultural que las vivencias en sus cuatro mundos le dejaron. Criado en Escocia hasta los cinco años, emigró a Haití con sus abuelos donde conoció la pobreza. Caso nada extraordinario, sólo que a diferencia de otros utilizó todos los elementos a su alcance para escribir y crear una particular forma de novela negra donde comparó y sincretizó esos mundos, en un lenguaje entendible para su pueblo haitiano, porque “para él escribo, aunque muchos no lo entiendan porque no saben leer ni escribir”.
      Desde Estados Unidos, Pelecanos también estuvo confrontado a dos realidades. Originario de Washington D.C. adonde ocho de diez habitantes son negros, pasó su infancia entre basquetbol y la tienda de snack de su padre, un emigrante griego. Sin embargo, no se trata de otro sueño americano cumplido porque de cualquier manera tuvo recursos económicos para ir a la Universidad y, tiempo después, fundar Circle films, que entre otras películas distribuyó primer largometraje de los hermanos Coen (Blood simple).
      Los personajes cumbre del escritor son Nick Stefanos, los integrantes del D.C. Quartet –comparado al L.A. Quartet de James Ellroy-, y el dúo blanco y negro integrado por Dimitri Karras y Marcus Clay.
      Su pluma es disputada en la actualidad por el New York Times, el Washington Post y la revista GQ.

      PROMOCIÓN LOCAL
      Pero ya que el festival se desarrolló en Francia, los organizadores ofrecieron un espacio amplio a sus escritores: Tonino Benacquista, Abdel Hafed Benotman, François Boulay, Frabrice Bourland, Hannelore Cayre, Antoine Chainas, Didier Daeninckx, Pascal Dessaint, Caryl Ferey, Catherine Fradier, Sylvie Granotier, Françoise Guérin, Éric Halphen, Claude Izner, Marcus Malte, Claude Mesplède, Viviane Moore, Guillaume Musso, Patrick Pécherot, Jacques Ravanne, Patrick Raynal, Romain Sardou, Romain Slocombe, Jean-Marc Souvira y Dominique Sylvain.